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Les valeurs en confinement

Boussole Valeurs

Que deviennent nos valeurs en ces temps d’urgence sanitaire et de confinement ?
Faut-il les renforcer, les hiérarchiser, les ajuster ?
Comment faire quand notre boussole intérieure perd le nord ou que la flamme vacille ?
Ce matin j’ai envie de partager quelques réflexions tirées de mon quotidien. Dans  la précipitation et l’urgence, j’éprouve le besoin de prendre du recul et d’examiner certains de mes comportements à l’aune de mes valeurs.

Annoncer ses valeurs, c’est bien ;  les vivre c’est mieux

Actuellement les valeurs de respect, de solidarité, de gratitude sont exprimées avec force et se traduisent par des actes inédits de mobilisation, de courage, d’engagement et de partage.
Au même moment, chacun de nous est prompt au nom de la solidarité à désigner ceux qui « ne respectent pas les consignes ou qui « profitent de la situation».
Le coup de gueule fait du bien et reste salutaire ; il ne dit cependant rien de la façon dont chacun active au quotidien les valeurs dont il se réclame. Râler quand je vois des gens se réunir à quatre ou cinq dans la rue, ou rager de croiser des personnes qui ne respectent pas les distances au supermarché ne dit rien de ma solidarité.
Dans ma vision de la vie, je suis solidaire quand j’agis de façon responsable, respectueuse, utile et non nuisible aux autres.

Je me suis surprise hier à descendre chercher six œufs… au cas où j’en manquerais, alors qu’il m’en restait. Il n’y en avait plus au magasin du coin. Je suis rentrée chez moi sans œuf et riche de cette prise de conscience de mon non-respect de la valeur solidarité qui pourtant m’anime. J’ai compris aussi que mon jugement sur « les autres qui vont vider les rayons de pâtes » pouvait s’appliquer à ma propre conduite. J’ai décidé d’aller faire des courses une fois par semaine et seulement si je manquais absolument de quelque chose.

Combien de fois par jour nous surprenons nous à agir à côté de nos déclarations d’intentions et des valeurs que nous prônons ?

Passer au tamis nos comportements pour les réajuster avec humilité et humour est un exercice riche et nécessaire. Il permet aussi de planter une graine d’indulgence dans notre façon de considérer ce que font les autres !

Des valeurs qui se rigidifient

Autre chose que j’ai observée : des valeurs qui nous animent habituellement, par exemple pour moi l’exigence et l’efficacité se retrouvent mises à mal et utilisées à mauvais escient. Dans l’urgence actuelle, mes valeurs se sont rigidifiées et transformées parfois en intransigeance, jugement et précipitation. Oui l’inquiétude, le désarroi, l’impuissance se sont glissés entre exigence et efficacité et les ont amidonnées !
Il est temps pour moi de prendre du recul et de réajuster ma façon d’agir pour rester cohérente avec ce qui me motive en profondeur.

Des valeurs en conflit

Dans cette situation inédite,  des valeurs peuvent entrer en conflit.
Une amie qui occupe un poste administratif dans un commerce d’alimentation me disait : « Je suis restée travailler par solidarité avec les salariés en charge du magasin. Je me suis posée la question du risque de transmission du virus et des consignes de télétravail que je ne respectais pas et j’ai fait un choix ».

Combien parmi nous doivent jongler entre sécurité – pour eux et leur famille – et des actes quotidiens de solidarité qui les exposent ?
Pas facile d’accepter de hiérarchiser ses valeurs en fonction du contexte et de choisir entre une prise de risque qui peut isoler des siens et la sécurité et celle de ses proches. Toute situation d’urgence nous pousse à choisir vite, à nous positionner, à trancher.
Les soignants actuellement en première ligne en savent quelque chose !

Comment ces conflits de valeurs se traduisent-ils concrètement dans nos décisions et gestes quotidiens ?

Des valeurs à préserver au cœur du cyclone

Le stress créé par le contexte d’urgence sanitaire, de confinement, et par les difficultés économiques ébranle les fondations que sont nos valeurs. Ce décalage entre valeurs énoncées et actions personnelles crée de la tension, de l’émotion et augmente l’épuisement.  Il est important de se recentrer sur ce qui compte pour soi et d’agir en conséquence pour renforcer la cohérence individuelle et collective.

Profitons de ces moments bousculés pour réexaminer et régler notre boussole intérieure avec authenticité, humilité et un zeste d’auto-dérision !

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Dites-le avec des mots !

Dites le avec des mots !Plus un message qui ne soit ponctué d’émoticônes, de smileys ou d’une ribambelle d’émojis. L’habitude est prise et on finit par trouver un sms, voire un mail, un peu pâlot et manquant de relief sans son bonhomme hilare, son cœur rose, son sourire inversé. Moi aussi, je me surprends à envoyer des images de gâteaux avec des bougies pour fêter un anniversaire ; rapide, efficace, ça c’est fait et hop !

En tant que coach et amoureuse de l’infinie panoplie de mots, j’ai décidé en 2020 de faire l’effort de nommer précisément les états émotionnels qui me traversent, de les honorer d’un substantif ou d’un verbe choisi avec soin, et d’inviter mes clients à suivre ce chemin.

Est-ce que je me sens en colère, vexée, furieuse, rageuse, agacée, énervée, hors de moi, exaspérée, irritée, tourmentée, turlupinée, tracassée, crispée, horripilée ou simplement impatiente face à une situation ? Est ce de la joie, du bonheur, du bien_être, du contentement, de l’euphorie, du plaisir, de la satisfaction que vous ressentez en ce moment ?

Plus je cerne et j’apprends à nommer mon émotion, mieux je peux l’appréhender, me familiariser avec elle et entendre ce qu’elle a à me dire.

Et vous, êtes-vous fatigué, épuisé, amorphe, abattu, accablé, écrasé, exsangue, démoralisé, blasé, exténué, éreinté, vanné, vidé, harassé, raplapla, crevé ?

Offrir à son interlocuteur des mots précis, choisis comme des fruits mûrs à l’étal pour exprimer son humeur, pas mal non ?

Alors, vous tentez l’expérience ?

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